Photos du Cameroun...

L'Abeille ADANSONII

L'apiculture au CAMEROUN

APIMOCAM (APIculteurs MOdernes du CAMeroun)

 

 

Bien souvent, je ne résiste pas au plaisir de photographier nos merveilleuses butineuses récoltant nectar ou pollen.
Lors d’un de mes premiers séjours au Cameroun, je fis une expérience bien particulière.

 

 

Approchant l’objectif à quelques centimètres d’une abeille Africaine, voici que la belle me fait comprendre par un tournoiement rapproché que ma présence n’était pas désirée!
La chaleur semblait rendre ces abeilles encore plus réactives,

 

 

et plus rapides dans leur déplacement.
Si ce premier contact avec l’abeille Adansonii allait être révélateur de son agressivité naturelle, il n’en était pas moins le prémisse d’une superbe aventure…


         
         


L’abeille Africaine Apis Mellifera Adansonii

L’abeille ADANSONII possède la plus grande aire de répartition en Afrique. On la trouve dans toute l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale. Sa morphologie varie légèrement en fonction de ses milieux d’habitations, de la savane arborée aux forêts tropicales.

 

 

 

Tableau descriptif et comparatif…

 

Abeille Africaine
Abeille Européenne
L’abeille Adansonii est de petite taille. Son poids avoisine les 85 mg. Elle construit 1000 à 1050 alvéoles au dm2 correspondant à une alvéole de 4,7 mm de diamètre environ.  

Parmi toutes les races Mellifera, on considère l'abeille Européenne de taille moyenne (l'abeille caucasienne serait légèrement plus grande).Les cires gaufrées ne comportent que 800 alvéoles au dm2 en moyenne pour une alvéole de 5,2 à 5,5mm.

Analyse Biométrique :

C’est une abeille de couleur caractéristique jaune, son deuxième tergite abdominal a une largeur d’environ 1,55mm. Sa pilosité est très courte (0,15 à 0,17mm). La longueur de sa langue aussi puisqu’elle ne dépasse pas 6mm. Enfin, son index cubital avoisine 2,3.

 

Couleur différente selon les races.Pilosité plus ou moins grande selon les races (L'abeille Carnica et l'Abeille noire sont réputées velues...).

Longueur de langue: près de 7mm. Index cubital bien différent selon les races:

 

Sur le plan biologique, son développement sous les tropiques est légèrement plus rapide, surtout au stade larvaire.

Développement d'une reine: 14-16jours

Développement d'une ouvrière: 18-20jours

 

 

 

 

 

Développement d'une reine: 16jours

Développement d'une ouvrière: 21jours

 
Elle se distingue avant tout par son agressivité. Cette tendance à piquer sans raison, à attaquer en masse et poursuivre loin l’infortune (parfois jusqu'à 1km!)résultent sans doute de facteurs génétiques mais peut également s’expliquer par les conditions climatiques et des prédateurs plus nombreux.   Après une visite de ruche en Europe, les apiculteurs peuvent être suivis sur une distance de 30 à 150m. Rarement plus.Certaines races sont même réputées très douces comme l'abeille Carnolienne et l'Italienne Ligustica..
La colonie est active toute l’année du fait d’une température assez constante. Si on compare son rythme journalier, Adansonii commence le butinage très tôt le matin et le poursuit tard dans la soirée. On explique cette adaptation par la sécrétion nectarifère différente chez les plantes tropicales. C’est aussi une formidable nettoyeuse au sein de la colonie.    Les rudes conditions climatiques de l'hiver Européen rendent tout butinage impossible. Le froid provoque un processus naturel dans la colonie. Les abeilles s'agglutinent pour former une grappe. Ce qui permet la régulation de leur température.
Enfin, c’est une abeille essaimeuse. Pire, il n’est pas rare que la colonie puisse abandonner complètement l’habitat. On parle alors de désertion. Pour cette raison, le piégeage des essaims est plus difficile qu’en Europe.    Là encore, les races Européennes sont différentes. Certaines essaimment beaucoup comme la Carnolienne. D'autres moins comme l'abeille noire, la caucasienne et la Ligustica.

 

 

Le danger de l’Abeille Africaine :

Son mode de conquête !

On vient de le voir, plusieurs points distinguent l’Abeille Européenne Mellifica de l’Africaine Adansonii.
Cette-ci fut programmée par l’évolution pour se défendre. Et tout son héritage génétique la rend plus belliqueuse.
On observe aussi chez elle, une tendance à migrer sans cesse en fonction des ressources de nourriture. On estime sa fréquence d’essaimage jusqu’à dix fois celle de l’abeille Européenne.
Les saisons tropicales ne connaissant pas la rigueur de nos hivers, ces phénomènes peuvent peut-être expliquer pourquoi son besoin en réserve de miel est plus faible.
Par contre, la récolte de pollen est précieuse pour Adansonii. Elle satisfait son besoin en nourriture pour l’élevage ininterrompu de nouvelles larves.
 

 

Leur importation : Aux risques et périls de vos abeilles !
L’arme cruciale de l’abeille Africaine est la durée de son développement larvaire. Un élevage de reines issues de mâles Européens et Africains a de grandes chances d’engendrer une reine Africaine qui tuera les suivantes de façon instinctive (instinct propre à toute l’espèce).
On peut comprendre de cette manière à quel point l’abeille Africaine peut être dangereuse, mélangée à ses congénères non préparées à la rencontre, et sans aucune défense appropriée.

Un scénario identique est malheureusement apparu au Brésil dans les années 70.

 

  On le connaît tous à présent, depuis la médiatisation de ces abeilles dites « tueuses » se propageant jusqu’aux Etats-Unis. Des reines « Scutellata » importées du Sud-est de l’Afrique dans le but de donner naissance à une nouvelle race plus acharnée au travail. L’expérimentation allait engendrer une réelle catastrophe! Malgré certaines récoltes bien généreuses, l’hybridation a entraîné un phénomène d’hyper agressivité chez ces abeilles. Leur instinct à l’essaimage, la procréation de mâles plus nombreux, et leur naissance plus rapide ont favorisé leur essor à travers tout le continent.
Les Américains s’adaptent tant bien que mal à cette invasion inexorable, conséquence de l’intervention humaine…

         
 

 

Abeille Adansonii sur Iris Tropical

 

Cliquer sur les images pour les agrandir...

 
 
Abeille Adansonii sur Liane de corail
 

 

 

Bibliographie :L’apiculture en Afrique Tropicale, Editions GRET
Aimable participation de André Romet (APIFLORDEV).

 

Article publié dans "l'abeille de France" (Février 2005 n°911), magasine national des apiculteurs Français. Comprenant les trois thèmes suivants:

 

 

> L'abeille Mellifera Adansonii

> L'apiculture au Cameroun

> APIMOCAM : Apiculteurs Modernes du Cameroun

 

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